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Navigation sur la Kelani River au Sri Lanka

Surtout connu pour ses spots de surf et sa production de thé, le Sri Lanka n’en est pas moins une île montagneuse en son centre. Et qui dit montagne, dit rivières. Alors que nous découvrions le pays à la manière des guides touristiques, nous avons décidé de nous arrêter à Kitulgala, dans la vallée de la Kelani. Parce que bon, à force de lorgner la moindre rivière à travers la fenêtre du bus et du train, il fallait bien y faire un tour de kayak !

Nous arrivons de nuit, sous la pluie, dans ce village tout en longueur, sans éclairage public. Nous montons dans le tuk-tuk de Nuwan, notre hôte, de nuit, sous la pluie, sans essuie-glace ni phares. Ça commence à devenir folklorique. Avec le clignotant comme seule source de lumière, il s’engage alors dans le chemin qui nous conduit chez lui : une petite maison entre un champ de thé et une rizière. Nous nous endormons bercé par le chant des grenouilles, loin du brouhaha des grandes villes, de leurs klaxons, de la pollution. Ambiance garanti !

Le lendemain, nous partons naviguer la Kelani. La rivière comprend quelques parties techniques mais l’ensemble est sans grande difficulté. En fait, l’intérêt réside véritablement dans l’environnement et toute la vie qui s’organise autour de la rivière. Nous croisons d’innombrables animaux – varans, singes, buffles et oiseaux, dont le king fisher (équivalent à notre martin pêcheur) – ainsi qu’une impressionnante variété de fleurs et d’insectes. A cela, on peut ajouter toute la vie humaine qui s’organise autour de l’eau : le bac, qui fait traverser les habitants des maisons isolées, les ramasseurs de sables, qui draguent le fond de la rivière pour extraire le sable indispensable à la construction du pays ou simplement les habitants qui lavent leur linge. Une fois la descente terminée, le retour se fait en tuk-tuk ou dans la benne du pick-up. Autant vous dire que ça peut être plus engagé que la rivière elle-même !

A Kitulgala, l’intérêt n’est donc pas dans la navigation en elle-même, mais dans le dépaysement, la sortie du contexte touristique classique, la découverte de personnes authentiques. Une manière d’envisager le kayak non plus comme un objectif en soi, mais comme une excuse pour sortir des sentiers battus et découvrir le vrai visage d’un pays.

Texte et photos : Kevin Saussure